Dumont Jean-Baptiste

Dumont Jean-Baptiste
Jean-Baptiste Dumont

Né en 1975 à Calais, Jean-Baptiste Dumont vit et travaille toujours dans cette cité portuaire des Hauts-de-France, scrutant l’horizon maritime où la lumière du Nord épouse les vents salés de la côte d’Opale. Autodidacte, il s’est affranchi des cadres académiques pour forger un langage pictural personnel, dans lequel la matière, la lumière et la figure humaine dialoguent dans une alchimie singulière.

Son atelier, ancien café transformé en vaste espace de création, ouvre sur un univers où tubes, pinceaux, toiles en cours et cabinet de curiosités se mêlent à l’atmosphère d’un véritable atelier-laboratoire. C’est dans ce lieu que l’artiste réfléchit, expérimente et déploie ses séries : corps en retrait, visages effacés, drapés de tissu, tout dans son œuvre converge vers la quête d’une présence humaine qui se meut dans le silence.

Sa peinture s’imprègne des éléments du paysage calaisien : la lumière, les ciels changeants, les gris salins, les bleus vaporeux, les reflets d’ombre et d’ivoire. Ces tonalités ne sont pas de simples arrière-plans : elles habitent le tableau, fusionnant avec le sujet et conférant à l’ensemble une impression d’intemporalité. Comme hors du temps, ses figures errent dans la toile.

Chez Jean-Baptiste Dumont, la toile ne se contente pas d’illustrer : elle révèle. Elle dépose, elle retire, elle fait advenir. Visages et corps apparaissent à demi-masqués sous la matière, émergeant lentement de l’épaisseur ou de la dilution picturale. Dans ses créations récentes : Les Dormeuses, Alizée, Kief ou Dans le cou, le geste oscille entre tension et caresse : tantôt nerveux, griffant la surface, haletant et tantôt dilué. La matière picturale devient elle-même actrice : empâtements ou lavis, transparences ou opacités, tout concourt à sculpter des figures qui semblent jaillir d’un monde intermédiaire, entre le visible et l’invisible.

Dans ses propres mots : « Les visages, les corps que je peins, que je sculpte… ne sont faits que de sentiments et de ressentiments. Je les caresse, je les maltraite, je les travaille… presque jusqu’à l’étouffement. »

Le fond est tout aussi important que le sujet, dit-il : il donne la profondeur à la toile et permet au sujet de s’y déployer.

Devant ces présences évanescentes : une femme immobile sous un vent maritime, deux amants figés dans un élan suspendu, des silhouettes endormies sous un drap de brume, on songe à la grande tradition de la peinture introspective, à la trace et à la mémoire. Certaines œuvres évoquent des résonances avec Anselm Kiefer, pour son rapport charnel à la matière, ou encore avec Zoran Mušič, pour ses corps suspendus et presque effacés. Et pourtant, Dumont s’en distingue par une forme de pudeur, une retenue qui confère à ses œuvres une dimension méditative.

Que cherche-t-il à saisir dans ces présences fugitives ? Une absence ? Un souvenir ? Peut-être la fragile palpitation de ce qui fut, ou de ce qui aurait pu être. Chaque tableau instaure un face-à-face silencieux entre le spectateur et l’œuvre. Le regard est invité à se laisser happer par une atmosphère de recueillement et de questionnement. Les toiles de Jean-Baptiste Dumont séduisent ou dérangent, mais ne laissent jamais indifférent : elles habitent longtemps la mémoire, tel d’un songe dont on ne revient jamais tout à fait.

Pour l’artiste, la figuration n’est pas un retour au réalisme, mais un chemin vers l’essentiel. La simplification, l’élimination du superflu, la réduction de la palette et la mise en retrait du visage sont autant de stratégies qui visent à ouvrir un espace de silence.

On lui a consacré de nombreuses expositions en France et en Belgique, et ses toiles ont rejoint d’importantes collections privées à l’international. Puis, il est aujourd’hui représenté par la Melting Art Galerie, où une vingtaine d’œuvres de sa série de 2025 sont présentées. Chaque toile y apparaît comme une entité singulière, mais toutes se répondent, unies par un même souffle chromatique.

En somme, l’œuvre de Jean-Baptiste Dumont interroge l’indicible : elle tente de peindre ce que l’on ne peut dire, ou ce que l’on ne sait dire.

Ses œuvres

Kyrielle II

Kyrielle II

3 700 €

Baume

Baume

3 700 €

L'Appui

L'Appui

3 700 €

Maillot de bain

Maillot de bain

3 500 €

Sans Titre

Sans Titre

3 500 €

Le Détour

Le Détour

1 800 €

Sans Titre

Sans Titre

3 500 €

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