Queija Sonia

Sonia Queija, de parents espagnols, est née en 1974 à Orléans en France, puis a grandi à Toulouse.
Diplômée des Beaux-Arts en 2000, elle a également étudié le modelage dans l’atelier du sculpteur bolivien M. Terrazas qui fut l’élève d’Ossip Zadkine à Paris. L’enseignement académique qu’elle a suivi lui permet de travailler comme copiste des plus grands classiques, Rodin, Pompon, Giacometti. Sonia Queija a réalisé de nombreuses commandes pour le musée Grévin et pour plusieurs musées et municipalités françaises.
En tant qu’artiste sculpteure elle développe en parallèle sa propre collection et réalise notamment des séries de personnages contemplatifs qui peuvent former des installations d’envergure tels que les séries des Voyageurs, Couples, Travailleurs et Pauses. Par ce travail sensible de la matière elle sculpte des figures qu’elle saisit dans leurs attitudes et postures, les visages et les mains révélant pensée, affects et sensations. A la frontière entre abstraction et figuration, Sonia Queija joue avec une matière tantôt brute et cubique, tantôt extrêmement minutieuse et détaillée…
Sonia Queija privilégie les patines claires pour capter la lumière, car la lumière fait la sculpture et révèle sa sensibilité, sa simplicité et sa délicatesse... Elle essaie également toujours de révéler la couleur dorée du bronze afin de souligner les formes et les lignes, et d'ajouter du mouvement et de la vie à ses sculptures.
Elle souhaite que la relation intime que le sculpteur entretient avec sa sculpture soit transmise au spectateur avec la même émotion.
1. Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de vos débuts dans la création artistique ?
J'ai toujours voulu faire quelque chose de mes mains.
J'ai un sens aigu de l'observation et j'ai toujours ressenti quelque chose de spécial devant les sculptures.
J'aime aussi observer les gens, leurs visages et leurs attitudes. Je ne m'ennuie jamais dans les transports en commun !
Dans le sud de la France, où j'ai grandi, j'ai rencontré un sculpteur bolivien. J'ai commencé à prendre des cours avec lui. Il était l'élève de Zadkine et m'a donné une formation très classique. J'ai commencé à apprendre à copier avec lui, tout en fréquentant les Beaux-Arts et en recevant une formation académique en dessin et en modelage. Ces cours ont aiguisé mon regard. J'ai tout de suite aimé copier et j'avais un don pour cela. J'ai beaucoup appris en copiant et j'ai rapidement pu en vivre.
2. Qu'est-ce qui vous inspire le plus dans votre travail ? Y a-t-il des thèmes ou des concepts spécifiques que vous aimez explorer ?
Ma principale source d'inspiration, ce sont les gens : une attitude, un détail anatomique peuvent être le point de départ d'une sculpture.
Je ne sais jamais à l'avance ce que va devenir ma sculpture. Je peux commencer avec l'idée de créer une femme et finir par obtenir un homme...
Ce que j'aime le plus, c'est capturer les gens dans un moment de calme, lorsqu'ils se reposent ou réfléchissent, seuls et concentrés sur leur for intérieur. C'est un moment intime de paix.
J'aime aussi les couples fusionnels !
3. Quels matériaux et techniques préférez-vous utiliser dans votre art ? Pourquoi ?
Je travaille la faïence car elle me permet d'obtenir la précision et la délicatesse que je recherche.
Je travaille directement sur l'argile, je ne dessine pas avant, je laisse l'argile me guider.
Avec le modelage de l'argile, on peut faire et défaire à l'infini...
Une fois le modèle en argile terminé, nous le moulons puis le coulons en bronze selon le procédé de la cire perdue en 8 originaux + 4 épreuves d'artiste.
4. Y a-t-il des artistes ou des mouvements spécifiques que vous admirez ou qui ont influencé votre travail ?
J'ai toujours admiré Jules Dalou, un sculpteur français du XIXe siècle. Rodin a réalisé son buste en bronze, et j'ai copié ce buste à partir d'une image dans un dictionnaire comme l'une de mes premières copies.
Dalou avait un style réaliste, mais il y introduisait une touche d'intimité en représentant les gens dans leur vie quotidienne.
J'apprécie également le cubisme et l'Art nouveau, ainsi que la sculpture moderne. Je suis une grande fan d'architecture : Meier, Kahn, Corbusier...
Bacon a été une source d'inspiration pour son concept d'accident pendant le processus créatif : l'art est un mélange entre l'intention et ce qui se passe avec le matériau. Un mélange de sensations.
Giacometti également, pour son concept de simplicité.
J'ai toujours été préoccupé par l'harmonie, l'accent mis sur les lignes et les masses, dans une démarche purement esthétique.
5. Comment décririez-vous votre style ou votre esthétique, et a-t-il évolué au fil des ans ?
J'ai toujours voulu sculpter des personnes, des visages, mais ce sont toujours des visages inventés.
J'ai commencé par des sculptures figuratives appelées « personnages assis ». Au début, ils étaient nus, comme dans la sculpture classique.
Puis sont venus les « personnages debout » : j'ai continué à sculpter des têtes et des mains figuratives, mais les corps sont devenus de plus en plus organiques, comme de la boue, mais avec des attitudes humaines. Mais je n'étais pas satisfait de ces corps... Lorsque j'ai commencé la série « The Coats », j'ai trouvé une nouvelle façon de créer des corps à travers un langage géométrique. J'ai découvert que je pouvais jouer beaucoup plus avec les lignes, les formes, le vide... et c'est ce qui caractérise mon travail actuel. Mes personnages ont des corps architecturaux presque abstraits et des mains et des visages figuratifs délicats qui émergent de ces corps ancrés au sol.
Ses œuvres



